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9 janvier : Paula Forteza dévoilera son rapport sur la stratégique quantique de la France. Qu’en attendre ?



Quelles réponses attendrons-nous le 9 janvier à l’occasion de la remise officielle du rapport de Paula Forteza sur l’informatique quantique en France ? Un rapport dont le titre souligne l’ambition : « Quantique : le virage technologique que la France ne ratera pas ». Ce titre souligne-t-il d’ailleurs que la France aurait raté certains autres virages technologiques ?


2 Janvier 2020 | 716 readers

Paula Forteza, Députée et rapporteur
Paula Forteza, Députée et rapporteur
C’est presque l’arlésienne… le rapport « Forteza », du nom de son rapporteur, Paula Forteza, députée de La République en Marche, devrait être finalement remis officiellement le 9 janvier. Les trois rapporteurs sont Paula Forteza, députée des Français d’Amérique latine et des Caraïbes, Jean-Paul Herteman, ex-PDG de Safran et Iordanis Kerenidis, chercheur au CNRS. Annoncé en avril dernier, ce rapport devait initialement être remis fin août, puis en novembre, puis… on ne savait plus trop… Sans doute l’agenda complexe, entre les mouvements sociaux en France, et la participation active de la députée à la campagne électorale parisienne de Cédric Villani, mathématicien et dissident de La République en Marche… a-t-il dû être bousculé. En tous cas, c’est donc finalement le 9 janvier que ce rapport intitulé « Quantique : le virage technologique que la France ne ratera pas », sera dévoilé.
 
« Confiée par le Premier ministre en avril 2019, la mission relative aux technologies quantiques s’achève avec la remise du rapport des trois rapporteurs Paula Forteza, Jean-Paul Herteman, et Iordanis Kerenidis. Cinquante propositions et recommandations sont ainsi détaillées pour renforcer le rôle et la position de la France à l’international sur ces technologies complexes, mais hautement stratégiques. Le travail de fond réalisé lors des derniers mois, alimenté par de nombreuses consultations d’experts scientifiques du domaine, a conduit les rapporteurs au constat que le succès de la France dans ce domaine se fera en rendant les technologies quantiques plus accessibles et plus attractives. Il s’agit là d’une des conditions sine qua none du succès de la stratégie française », explique l’Assemblée Nationale dans l’invitation à la cérémonie de remise officielle du rapport.
 
Cette présentation, par les trois rapporteurs, sera faite en présence des ministres des armées, de l’économie et des finances, et de l’enseignement supérieur et de la recherche. La présence de la ministre des armées, tout comme la co-signature du rapport par l’ancien président de Safran, indique déjà que les applications militaires feront partie des axes de propositions, et peut-être de financement. Tout comme c’est le cas aux États-Unis, en Chine ou en Russie.
 
Bien entendu, le rapport s’étendra longuement sur le rôle de la recherche, et du CNRS, dans les progrès en matière d’informatique et de communication quantique. Bien entendu, l’excellent travail des chercheurs français, en collaboration avec leurs pairs européens, sera mis en avant. Et bien entendu, l’excellence de la France dans ces domaines sera soulignée… la France est un précurseur dans ce domaine, mais justement, les questions importantes concernent les prochaines étapes. Car l’Assemblée Nationale indique que ce rapport présentera 50 « propositions et recommandations ». Doit-on en déduire qu’il ne sera qu’une liste de propositions ? Où saurons-nous passer du conseil à l’action ?
 
Voici donc les questions dont nous attendrons avec impatience les réponses dans le rapport ou lors de sa présentation :
 
- Les États-Unis annoncent un investissement de 1,2 milliards de USD, la Chine peut-être 10 milliards de dollars, la Grande-Bretagne environ 1 milliard d'euros alors que le seul budget R&D de Amazon est de 18 milliards de USD… comment un pays comme la France peut-il se positionner face à l’ampleur de ces investissements ? En résumé, le montant des fonds affectés à ces recherches et développements est-il en phase avec les ambitions ?
 
- La maitrise des technologies quantiques va devenir un enjeu géopolitique entre les États-Unis et la Chine. L’Europe doit-elle maitriser ses propres technologies pour ne pas dépendre de ces deux grandes puissances ? D’un autre côté n’est-ce pas le retour d’un « plan calcul » version quantique ? Plan calcul, Minitel… comment éviter de reproduire les mêmes erreurs ? 
 
- Cecilia Bonefeld-Dahl, directrice générale de DigitalEurope écrivait récemment que l’Europe risquait de se voir privée de l’usage des technologies quantiques, si elle ne les développait pas elle-même. Christophe Jurzcak, le patron de Quantonation affirmait qu’il n’est pas certain que la France ait accès aux technologies quantiques si elle ne les développe pas elle-même. Est-ce réaliste ? En a-t-on les moyens ?
 
- Les entreprises françaises investissent actuellement très peu en recherche dans le domaine de l’informatique quantique. A l’exception d’Airbus, les principaux retours d’expérience que l’on connait sont au Canada, en Australie, en Espagne, en Allemagne… Doit-on également aider les entreprises à s’approprier ces technologies, ou uniquement financer la recherche et le développement du côté des universités et des créateurs d’entreprises ? Un volet d’accompagnement des entreprises est-il prévu ? Afin que les technologies ne soient pas simplement développées en France et vendues ailleurs, mais que la France soit le premier marché des développements locaux.
 
Rendez-vous donc le 9 janvier sur Decideo pour plus de détails et notre analyse objective du contenu de ce document.

Philippe NIEUWBOURG
Philippe Nieuwbourg est formateur et analyste indépendant, spécialiste de l'analyse des données... En savoir plus sur cet auteur

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